Quelle insertion sociale, culturelle et professionnelle des travailleurs intérimaires ?

Quelle insertion sociale, culturelle et professionnelle pour les intérimaires ?

La question sur laquelle nous allons centrer notre réflexion se résumera de la façon suivante : « Pourquoi en arrive-t-on à travailler en intérim et comment cela se traduit-il en terme d’intégration sociale ? ». Les éléments de réponse que nous présenterons ici concernent le cas français et s’appuient sur une enquête menée entre 1999 et 2003 et partiellement réactualisée depuis.

Si l’on doit évidemment souligner les liens importants qui existent en France entre d’un côté l’essor du travail temporaire (le nombre de missions a été multiplié au moins par 5 entre le début des années 1970 et le milieu des années 2000) et de l’autre les transformations d’un système d’emploi ainsi que le chômage de masse persistant le nombre de chômeurs a été multiplié par 4 durant la même période), cela ne suffit pas à comprendre pourquoi certains salariés recourent à l’intérim alors que d’autres vivant une situation comparable ne le font pas.

Cet essor a vu les entreprises de travail temporaire élargir progressivement leurs fonctions. Il s’est accompagné du passage de la stigmatisation du travail intérimaire des années 1960 à sa reconnaissance par la loi de 1972 et à l’inscription des firmes qui l’organisent au sein du « service public de l’emploi » par la loi Borloo de janvier 2005 (Journal Officiel de la République française, n°15, 19/01/2005). Différents acteurs (entreprises de travail temporaire, organisations patronales de la branche, intérimaires, syndicats de salariés, État, opérateurs publics de l’emploi) ont contribué à cette évolution qui a permis au travail temporaire d’attirer de nombreuses entreprises clientes et des millions de salariés. Parmi les questions que cela pose, nous nous demanderons ici ce que cherchent et trouvent ces salariés qui passent par l’intérim. Nous chercherons aussi à saisir les effets que génère cette forme d’emploi sur la vie au travail et hors travail des intérimaires, sur leur insertion professionnelle et, au-delà sur leur socialisation en nous interrogeant sur la qualité de leur emploi et de leur travail.

Plan de la communication

LE RECOURS À L’INTÉRIM : UNE CONTRAINTE OU UN CHOIX ?

- Les raisons du passage par l’intérim
- Des raisons aux objectifs

LA VIE EN INTÉRIM IMPOSE UNE PRÉCARITÉ PESANTE

- L’intérim, un emploi précaire par nature
- L’instabilité et l’incertitude, sources de multiples difficultés
- L’image sociale et l’identité professionnelle dégradées

UNE FORME DE SOUS-EMPLOI VISIBLE ET INVISIBLE

- En majorité, les intérimaires sont en sous-emploi visible
- L’intérim : un sous-emploi invisible qui tend à durer

© D. Glaymann, 2006

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Programme du colloque