Les stages peuvent-ils favoriser la formation, l’orientation et l’insertion professionnelle ?

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Résumé

Désormais, la très grande majorité des formations post-bac intègre des stages à leur cursus au nom de deux arguments : enrichir la formation par des observations participantes en milieu de travail ; contribuer à l’orientation et à la future insertion dans l’emploi.

Au cours des dernières décennies, les stages ont connu un essor numérique considérable compte tenu d’une part de la massification de l’enseignement supérieur (augmentant le nombre potentiel de stagiaires) et d’autre part de l’attribution d’une nouvelle mission de professionnalisation à l’enseignement supérieur (augmentant le nombre de filières intéressées par des stages) dans une situation de chômage massif des jeunes, y compris diplômés.

Cette inflation des stages et des stagiaires a abouti à en faire un objet social que les premières actions du collectif Génération précaire ont médiatisé à l’automne 2005. Le projet de CPE et le mouvement social qu’il a généré au début de l’année 2006 ont contribué à amplifier la visibilité du sujet attirant l’attention des pouvoirs publics et des partenaires sociaux. C’est ainsi que des éléments de réglementation visant à limiter les abus auxquels donnent lieu certains stages voient le jour à partir de 2007.

Il faut encore préciser qu’il existe aujourd’hui une très grande variété de situations où l’on parle de stage. Au sein des parcours de formation, on trouve des stages obligatoires, des stages optionnels et des stages facultatifs. Bien qu’il s’agisse de pratiques illégales, se sont aussi développés des stages d’étudiants déjà diplômés tentant par ce biais de mettre un pied dans l’emploi et alimentant un quasi salariat par lequel de faux stages remplacent de vrais emplois.

Après avoir brossé une rapide présentation de ce contexte, on s’interrogera sur les potentialités et sur les risques des stages dont la conception, le contenu, l’encadrement, la rémunération et l’évaluation présentent aujourd’hui en France une spectaculaire diversité témoignant d’une organisation très empirique. Il n’y a dès lors pas de résultat spontanément positif des stages, ni de barrières permettant d’éviter les dérives, à commencer par des stages peu fructueux.

Tout en réfléchissant au « comment faire mieux », cette communication s’interrogera aussi sur le « pourquoi » en questionnant la légitimité des stages, et au-delà celle de la mission d’insertion professionnelle de l’enseignement supérieur.

Cette communication qui s’appuie sur une recherche en cours depuis 4 ans et sur les échanges réalisés au cours de deux colloques tenus en juin 2010 (La Gouvernance des stages en débat, Largotec, UPEC Créteil et Les Stages dans la formation d’ingénieur, École des Ponts ParisTech, Marne la Vallée) présentera des hypothèses en cours d’élaboration et de validation empirique dans le cadre du RÉSEAU D’ÉTUDE SUR LA GOUVERNANCE DES STAGES (le RESTAG) fondé à la suite des deux colloques.

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