Résumé de la communication
Le stage constitue un outil de formation et de probation utilisé depuis longtemps dans des cursus menant à l’entrée dans différents métiers. La mise au travail partielle, provisoire et encadrée y sert de moyen conçu et organisé pour approfondir les apprentissages et potentiels professionnels.
Depuis une trentaine d’années, le stage s’est répandu dans l’enseignement supérieur (écoles et universités) afin de préparer l’insertion professionnelle des futurs diplômés sans que ni la conception, l’organisation, l’encadrement des stages, ni leur efficacité ne soient clairement pensés.
Nous souhaitons discuter deux idées complémentaires très répandues censées justifier l’inflation des stages : la première consiste à identifier comme cause essentielle des difficultés d’insertion professionnelle des jeunes diplômés l’inadéquation entre l’enseignement supérieur, notamment universitaire, et les réalités de l’économie et des entreprises. La seconde porte sur la coupure supposée absolue et handicapante entre la théorie (renvoyant à la formation) et la pratique (référée au travail). Au-delà de la contestation de ces présupposés, nous nous demanderons si et comment un stage, c’est-à-dire une période d’immersion dans une situation de travail assimilable à une observation participante, peut être utile à la formation des étudiants, mais aussi à la construction de leur identité d’adulte, à leur socialisation professionnelle et à leur future carrière en commençant par la primo-insertion dans un emploi.
Cette communication s’appuie sur un travail d’enquête et d’analyse mené avec des collègues sociologues, juristes et gestionnaires depuis 4 ans d’abord dans le cadre du Largotec, puis au sein du Restag (Réseau d’étude sur les stages et leur gouvernance) créé à la suite de deux colloques tenus à Créteil et à Marne-la-Vallée en juin 2010. Son contenu n’engage évidemment que son auteur.